Une première en France
De nombreux pays ont des monuments à la mémoire de leurs soldats tombés au champ d’honneur, mais les Français ont récemment inauguré une sorte de « tombeau du chien inconnu », afin d’honorer les contributions des chiens au service civil, policier et militaire de la nation.
Qu’il s’agisse de prêter leur nez à des opérations de contre-banditisme à travers le Sahel, de traquer les auteurs des attaques terroristes de Paris en 2015 ou de secourir des personnes dans des immeubles ou en montagne, les chiens ont tout à fait le droit d’être considérés comme tout aussi héroïques que les officiers et les soldats qui les dirigent dans ces entreprises.
Un soldat comme un autre
Une réelle œuvre d’art
Fin 2018, alors que l’on célébrait le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, le club canin national français, Centrale Canine, avait exprimé son souhait d’ériger une œuvre rendant hommage aux chiens héros qui ont également participé, aux côtés de leurs maîtres, à des opérations militaires.
Pour ce faire, ils ont fait appel à la sculpture franco-colombienne Milthon représentant un soldat de la Première Guerre mondiale et un chien blottis l’un contre l’autre.
Un lieu symbolique
Située au carrefour des sites de Verdun et de la ville de Suippes, zone qui a connu de très durs combats durant la Première Guerre mondiale, elle représente un lieu d’autant plus symbolique qu’elle abrite le 132e régiment d’infanterie, qui forme depuis 45 ans des chiens militaires français.
De nombreux représentants des forces armées ont pu assister à la cérémonie d’inauguration, dont le général Elrick Irastorza, ancien chef d’état-major de l’armée, qui a accepté d’être le parrain du mémorial.
Un rôle primordial durant la Guerre
Au cours de la Première Guerre mondiale, les chiens ont été utilisés pour transmettre des messages et du ravitaillement, pour rechercher les soldats blessés dans le No Man’s Land, et ont apporté, volontairement ou non, un soutien moral vital aux hommes dans les tranchées.
« C’est très important [la reconnaissance] car les chiens, comme les êtres humains, effectuent des missions, mais on ne leur demande pas leur avis. Donc pour moi, il est juste de leur rendre une médaille », a déclaré Johann, adjudant dans une unité de combat, à l’agence AP, qui rapporte la nouvelle.
Lors de l’inauguration, un escadron de chiens militaires s’est tenu aux côtés de leurs dresseurs, portant leurs médailles militaires.
De vraies bêtes de combat
La plupart des races sont des bergers allemands ou belges, des animaux qui peuvent résister au froid, à la chaleur, à l’épuisement et aux situations stressantes. Les dresseurs travaillent avec eux, principalement grâce à leurs capacités olfactives, pour localiser les soldats blessés, détecter les mines, les bombes improvisées et autres explosifs, et traquer les groupes extrémistes dans le Sahel nord-africain, autrefois dans des endroits comme le Mali.
Il n’y a pas eu de friandises, de plaisanteries ou de conversations de chiots lors de l’inauguration, c’était une cérémonie sérieuse avec une atmosphère sérieuse sous un ciel gris acier à Suippes, un beau témoignage de l’honneur, de la valeur et de l’estime que les personnes assemblées sur deux jambes avaient pour celles sur quatre.
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